Édition du jeudi 9 mars 2006
Habitat insalubre ou dangereux: le maire assurera le relogement en cas de péril, le préfet en cas de déclaration d'insalubrité
Le ministre de lEmploi, de la Cohésion sociale et du Logement a présenté hier en conseil des ministres le projet de loi ratifiant lordonnance du 15 décembre 2005 relative à la lutte contre lhabitat insalubre ou dangereux.
Cette ordonnance a permis la simplification des procédures, le traitement durgence des situations dinsalubrité, la préservation des droits des occupants de bonne foi et leur relogement ainsi que la clarification des responsabilités de lÉtat et des collectivités territoriales en matière de travaux doffice et de relogement.
Dans le domaine du traitement des situations dinsalubrité ou de péril dans lhabitat, elle a prévu:
- linstitution dune procédure de traitement durgence des situations dinsalubrité qui autorise le préfet à mettre en demeure le propriétaire deffectuer les travaux de sécurité et de salubrité indispensables et, en cas de carence, à les effectuer doffice à la charge du propriétaire, avant même la notification de larrêté dinsalubrité;
- la simplification de la procédure de larrêté de péril non imminent, permettant au maire de prescrire au propriétaire les travaux (ou la démolition de limmeuble) nécessaires pour mettre fin au risque que létat de solidité du bâtiment fait courir à la sécurité des occupants. Le maire peut interdire les locaux à lhabitation et engager les travaux doffice;
- laccomplissement de travaux exécutés doffice dans les copropriétés en péril ou insalubres. Lautorité publique pourra ne se substituer quaux seuls copropriétaires défaillants et non au syndicat de copropriété pour les travaux, doù une économie de temps et de deniers publics;
- des précisions concernant les travaux prescrits par le préfet pour sortir un immeuble de linsalubrité; ces travaux privilégient le maintien ou le retour dans les lieux des occupants, une fois les travaux faits, et pourront inclure la réalisation des équipements nécessaires pour que le logement soit décent après travaux et donc conforme à lusage dhabitation;
- une expropriation facilitée des immeubles insalubres interdits à lhabitation.
En ce qui concerne lamélioration de la protection des occupants des logements insalubres ou en péril, lordonnance a prévu:
- la suspension du bail et la prorogation de sa durée en cas darrêté dinsalubrité ou de péril jusquà réalisation des travaux prescrits ou au relogement définitif;
- limpossibilité de résilier un bail et de prononcer lexpulsion doccupants de bonne foi, à la suite dun arrêté dinsalubrité ou de péril, sans offre effective de relogement, même si le délai dinterdiction dhabiter est échu;
- une protection renforcée des occupants dhôtels meublés soumis à prescription de travaux de sécurité (suspension des loyers ou redevances et du bail jusquà réalisation des travaux);
- la clarification des responsabilités entre le maire et le préfet pour assurer le relogement provisoire ou définitif des occupants en cas de carence des propriétaires: le maire assure le relogement en cas de péril, le préfet en cas de déclaration dinsalubrité. Le montant de la contribution du propriétaire due à celui qui a été relogé est sensiblement alourdi pour mieux correspondre à la réalité économique de laction de relogement;
- le renforcement du dispositif pénal et des sanctions contre les "marchands de sommeil".
Le projet de loi de ratification complète lordonnance pour permettre aux sociétés de construction dans lesquelles lEtat détient la majorité du capital dêtre bénéficiaires de lexpropriation dérogatoire prévue par la loi du 10 juillet 1970, dite loi «Vivien». Cet ajout va permettre notamment à la SONACOTRA dêtre maître douvrage dopérations de résorption dhabitats insalubres.c=http://www.
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